les artistes

Nosfell

Biographie

Depuis dix ans, Nosfell sillonne les scènes sans relâche. Des clubs aux festivals en passant même une grande partie de son temps sur les plateaux de danse contemporaine1. Concentré sur sa route, Nosfell peaufine son style musical, imprégné de bestiaires populaires.

Le compositeur développe une écriture exigeante exsudant des arrangements pointus, évocateurs de son imaginaire foisonnant. Sa voix, à l'ambitus très large, tantôt cristalline, tantôt grave comme râpée à la pierre ponce, toujours envoûtante, nous guide dans son pays de Cocagne doux-amer, parsemé de tableaux fantasmagoriques. « Ma voix est un véhicule qui me permet de décrire les scènes qui me traversent, comme à la manière d'un conteur qui prendrait une voix aigu�?e pour signifier un enfant, et une voix plus grave pour faire parler un vieillard etc... Cette multiplicité plastique me renvoie à l'idée que nous sommes tou-t-e-s pluriel-l-e-s, et que nous passons notre temps à chercher qui nous sommes.»

Depuis l'enfance, le chanteur s’est créé un univers intime en inventant une langue et un pays imaginaire, dont la carte et les histoires sont tatouées sur sa peau depuis ses dix-huit ans. « Ce langage me vient de mon père. C'était un polyglotte autodidacte ; il brassait du monde. Il avait une drôle de coutume avec moi : il me réveillait souvent en pleine nuit pour me demander de lui raconter mes rêves. Il me racontait parfois les siens et il avait toujours en magasin des histoires de pays imaginaires qu'il aimait me décrire. Très souvent il disait les dialogues de ses personnages dans un charabia bien à lui. Il me faisait aussi noter des listes de mots que je ne comprenais pas. Un rituel qui lui permettait de se rapprocher de moi sans avoir à se mêler de mes devoirs de classe ou autres banalités du quotidien. Quand il a disparu j'ai gardé ces listes, qui n'étaient pour moi qu'un ensemble de phonèmes; mais très cohérents esthétiquement. Plus tard, dans l'adolescence, j'ai cherché un sens à ces mots. N'en trouvant aucun, je me suis mis à leur donner un sens de manière arbitraire. C'est devenu la base étymologique de ma langue imaginaire. J'en ai créée la syntaxe plus tard en m'inspirant du souvenir de la prosodie de mon père durant ces épisodes nocturnes. J'ai ensuite développé une calligraphie pour lui offrir une forme. Je l'utilisais initialement pour traduire des sentiments. D'ailleurs le pays de Klokochazia est régie par sept flux d'humeurs : Lugina, Luminiz, Jusila, Blakøniz, Kødalit, Sendaga et Chukosandila. Aujourd'hui, je peux traduire d'autres éléments et signifier davantage de choses. Néanmoins, le propre d'un langage étant de former un trait d'union entre les femmes et les hommes, ce langage imaginaire reste comme une revue poétique des sensations, un fantasme d'universalité.». Sa vie ? Famille bigarrée de banlieue, mystérieuse et fracassée tout à la fois. Un père qui s’évapore du jour au lendemain, une trajectoire d’élève hors norme qui se lance dans des études de japonais qu'il sera obligé de quitter afin de gagner sa vie en étant le seul caviste de Paris qui ne boive jamais d’alcool. La musique lui ouvre des voies inattendues. Avec ses disques, il collectionne les critiques dithyrambiques, les récompenses (le prix Attention Talent Scène au Printemps de Bourges, le Fair, Les détours ADAMI, nomination aux Victoires de la Musique...), les invités enthousiasmés par son univers (Daniel Darc, Bertrand Belin, Joshua Homme de Queens of the Stone Age, Brody Dalle, Jeanne Added...) et les émotions en scène. Chaque concert de Nosfell est une expérience unique. Rares sont les musiciens capables d'aborder aussi librement une scène de spectacle en sachant tenir une salle entière par la singularité de sa présence.

Avant de se lancer dans la création d'un nouveau disque (sortie prévue à l'Automne 2016), le chanteur souhaite revenir sur son répertoire riche de quatre albums, d’un opéra-fantasy-pop (« le lac aux vélies ») et les bandes originales de deux spectacles mis en scène par Philippe Decouflé : « Octopus », sorti en 2011 et « Contact », enregistré durant l'hiver 2014, bientôt disponible. Dix ans après la sortie de son premier album « Pomaïe Klokochazia balek » (« Bienvenue en Klokochazia »), Nosfell a donné un concert exceptionnel au Trianon de Paris le 4 mars 2015. Ses trois premiers disques froment un tryptique.

Ils feront l'objet d'une série de ré-éditions. Le premier, remasterisé, aura la forme d'un double album, dont le second volet contiendra une version live intégrale de « Pomaïe Klokochazia balek » (enregistrée au Trianon). Le livret comprendra un texte racontant l'histoire de la première chanson "Children on Windaklo". Chacune des chansons suivantes verra progressivement sa propre histoire postée sur le site www.klokochazia.nosfell.com. Comme un compte à rebours avant la ré-édition du deuxième album; et ainsi de suite jusqu'à la ré-édition du troisième. Trois disques comprenant chacun treize titres. Soit 39 chansons = 39 contes réunis pour résoudre une équation narrative. C'est une façon pour l'artiste de rendre son personnage à son propre imaginaire, afin de tisser de nouvelles perspectives... 

Sur les scènes du Rond-point