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Bamako-Paris

Ian Soliane

Ibou, clandestin malien accroché au train d’atterrissage d'un Airbus A320 en partance pour Paris, nous parle. De Bamako. De sa mère. Du champ de citrouilles. Des barres chocolatées. D’Amélie Poulain. De la décharge de Djelibougou. De l’hôpital du Point G. Des poubelles des fast-foods. Des émeutes de l'Automne noir. Du bruit. Du froid. Des crampes. Du roulis. Des 9000 mètres d’altitude. De Zoumara le Parisien. Des Lavomatics. Des biscuits pour chiens. Du chocolat Mon Chéri. Du papier hygiénique à la menthe. De l’idée qui a germé dans son esprit. L’idée de s’accrocher à un train d’atterrissage. Et de la France. Vers laquelle vont tous ses espoirs. A quelques mètres de là, dans le même temps, mais pourtant seize heures plus tard, son cadavre est posé sur un lit de morgue dans une salle de l'Institut Légal de Paris. On assiste à son autopsie.
Un sujet brûlant d'actualité, traité avec une gravité qui n'interdit pas l'humour.