En explorant l'acte inouï de Médée au regard de notre monde moderne de consommation et de compétition, le texte nous embarque dans le voyage initiatique de la douleur d'une Médée d'aujourd'hui, de toujours, femme répudiée, trompée, humiliée, exilée dans sa propre maison, son lit et sa table vide. Dans un dialogue "intérieur", elle soulève l'insupportable monde sur son dos et accomplie par l'effort surhumain d'un corps au chômage, vide d'espoir, d'amour, du regard de l'autre. Cette grève de la faim, cet ultime festin d'anti-noces, sera célébré jusqu'à la dévoration par le mari de la chair de ses propres enfants. Cet acte sublime touche comme un acte terroriste désespéré, une performance inhumaine, dépassant le cadre de la raison humaine, et pourtant partie prenante de l'humain qu'on a rendu fou.