« Nous sommes de l’histoire de demain. C’est pour ça que nous devons apprendre celle d’hier… »
Une suite de scènes se baladant dans le temps et dans l’espace, étrange course-poursuite en forme d’acharnement du destin. Un conte sur l’Afrique et son dépeçage à répétition, d’un génocide l’autre, comme frappé de malédiction, que l’auteur se met à tisser à l’aide d’inventives variations théâtrales. Du jeu de rôle en entreprise sur le thème d’une réunion des nations abolissant l’esclavage pour mieux redéfinir un esclavage économique aux contes de chasses et d’explorateurs stockés dans un coin de nos têtes d’écoliers, il n’y a qu’un pas. Des bribes d’actualités sur les contrôles policiers dans nos banlieues font de troublantes irruptions. Babar, le dessin animé lucidement décrypté, entre en résonance avec les petits drames bourgeois prenant leurs racines sur un autre continent à une autre époque. Le tout débouche sur une fresque familiale malsaine entre Vosges et Meurthe-et-Moselle, dans un manoir hanté par la maladie, le passé entêtant d’histoires jamais digérées, et d’étouffants fantômes. L’auteur nous fait visiter notre propre maison comme un endroit que l’on ne reconnaît pas. Il nous invite à ne pas abandonner le métier d’explorateur, plein d’avenir…