Lu au Rond-point
Chronique de Mur-de-Barrez
Jérémie Fabre
Lieu métaphore où le pire est toujours possible, le petit village de Mur-de-Barrez, au nord de l’Aveyron, devient le théâtre d’une remise en cause impitoyable de l’ordre mondial. La rigueur de l’hiver auvergnat, l’austérité de la campagne profonde, le pathétique des personnages qui le hantent : l’Abbé Morel, pédophile, Monsieur le Maire, corrompu et lâche, ma mère, vieille et inutile, Ceaucescu, Ponce Pilate, une journaliste de France 3 Auvergne, la Démocratie dans le caniveau… ; tout concourt à élaborer une sorte de mythologie locale, et avant tout totalement personnelle. Héros moral quoique post-moderne, contaminé par le virus BZ89, je propage la contagion à travers le monde, détruisant sur mon passage tous les fondements d’un occident décadent et décrépi. Fin amorale, puisque le pire l’emporte sur le pire, quand l’exécrable maire de Mur-de-Barrez me délivre en hélicoptère des griffes d’une modernité étouffante et kafkaïenne.