Synopsis
Quatorze heures qu'on marche?/?ma mère sur mon dos?/?le chien à côté.
Elena enlève sa mère et l'emmène loin de l'hôpital, en forêt. Le poète Rodrigo García livre un chant lumineux et noir à l'action. Trois comédiens interprètent une ode enragée à la vie.
Elena retire l'aiguille du bras de sa mère. Le sang coule, elle s'en fout. Le cancer a fait son oeuvre. Elena fuit l'hôpital, emmène sa mère, la porte sur son dos. Quatorze heures de marche jusqu'à la forêt. Puis elle attache son chien et sa mère, au même arbre. Le scandale, c'est la mort, la peur, et les frères humains traités comme des chiens. Elena, Patricia et Carlos crient au scandale. Ils comparent la lunette des chiottes aux relations de travail, ils sont les mots d'un poème de Walser. Mélancoliques et enragés. Ils élaborent une science de l'impuissance, une poétique de la solitude.
Élégie ou tombeau, ce texte de Rodrigo García conjure le sort des provocations précédentes. Dans la colère, l'humour cogne, les mots fusent. Mais ni name-dropping ni règlement de comptes. Une indignation existentielle. Un chant à l'action et à l'espoir. L'artiste hispano-argentin a été nommé en 2014 à la direction du Théâtre des 13 vents à Montpellier. Poseur de bombes attitré du Rond-Point, il y a présenté Versus, Et balancez mes cendres sur Mickey, et Gólgota picnic. Christophe Perton, après La Femme gauchère de Handke et six autres spectacles présentés au Rond-Point ces dix dernières années, met en scène une parole qui veut aller du désert au déluge et de la sueur au sang. Ses comédiens traversent des cimetières en chantant une ode à la vie. Le ciel est gris, mais vers le soir, on pourra voir les étoiles. Pierre Notte
Mentions de production
production Scènes & Cités, coproduction Théâtre du Rond-Point, Théâtre du Jeu de Paume / Aix-en-Provence, Anthéa – Antipolis théâtre d’Antibes, avec le soutien du Jeune Théâtre National, Scènes & Cités bénéficie du soutien de la DRAC Rhône-Alpes et du Conseil régional Rhône-Alpes, texte publié aux éditions Les Solitaires Intempestifs