[attention]> il n'y a plus de places à vendre en ligne. Un quota de place est mis en vente chaque jour, à l'ouverture de la billetterie, par téléphone et sur place, 14 jours avant la représentation.
[le Théâtre du Rond-Point et le Théâtre Marigny, la
passerelle de l'invention et de l'amitié]> Vous pourrez aussi découvrir le spectacle au Théâtre Marigny du 7 avril au 15 mai.
S’il te plaît non. Pas « ma pauvre ». (Annie)Elle rompt. Annie, la quarantaine, vient chercher ses affaires. Deux adolescents bacheliers, son fils et sa fille, l’interrogent, la jugent ou la soutiennent. Écrivain, ses cinquante ans scotchés à son canapé, Alban conteste et se contient. Homme tassé, cassé, il fait des phrases pour retrouver un semblant de dignité. Mais Annie part, quitte le salon huppé et le confort acquis. Elle affronte ses enfants et son mari, choisit le plaisir, la légèreté, une nouvelle vie l’attend ailleurs. Et les ados bûchent entre deux engueulades sur un autre problème posé par le prof de philo : la conscience est-elle compatible avec le bonheur ?
Le metteur en scène Arnaud Meunier s’est emparé jusqu’ici des écritures les plus contrastées et singulières : Pasolini, Hirata ou Vinaver. Avec
Le Problème de François Bégaudeau, il opte pour un nouveau parti pris formaliste : l’ultraréalisme. Tout se joue en un temps réel, unique. Un seul espace familier occupe la scène : le plateau. Chacun parle sa langue ordinaire, domestique. Paroles d’ados ou de parents. Dans ce théâtre immédiat, essentiel, l’humanité telle qu’elle est apparaît engluée dans ses convenances bourgeoises et sa morale étriquée : une femme n’abandonne pas son mari et ses enfants. Annie, figure à la fois flamboyante et banale d’une libération féminine, quitte le foyer. Plus grave, elle remet en cause la nature même du drame : au final, en quoi est-ce un problème ?
Critique de cinéma, chroniqueur pour la télévision, romancier, biographe de Mick Jagger et spécialiste de football, acteur et auteur de la palme d’or cannoise
Entre les murs, François Bégaudeau livre une première pièce antithéâtrale, objet d’orfèvre radical où le réel plus vrai que nature taille dans le vif des conventions et de la bienséance. Un quatuor où, au bout du compte, la famille semble devenir une agora possible, un drôle de lieu de parole juste et libre.