Une ville, quelque part en France. Un couple dans sa cuisine. Leur fille de neuf mois dort dans la pièce d’à côté, l’unique chambre de leur petit appartement. Ils sont épuisés. Avec la nuit, tombe la question soudaine, inattendue, et pourtant inévitable : Est-ce la fin de notre couple ? Alors s’ouvre la discussion qu’ils n’ont cessé́ de différer, de contourner, par peur de ce qu’elle pourrait contenir et révéler. Le face-à-face s’étire et les tient éveillés toute la nuit. Petit à petit, ils approchent un savoir intime, souvent inaccessible, une révélation presque : ils n’ont plus le temps de vivre. Vivre, tout simplement. Comme le dit le poète, il faudrait du temps pour « demeurer dans la beauté́ des choses ».  Ce qui fait que nos vies valent la peine d’être vécues, c’est précisément tout ce qui n’a plus sa place dans nos existences écartelées et soumises à la compétition. Tous ces petits-riens du quotidien : regarder un paysage, lire un livre, écouter une musique dix fois d’affilée, marcher sur les chemins, apprendre, rire, ou ne rien faire.