mardi 26 novembre 2019

LE MOMENT PSYCHOLOGIQUE



Salle Roland Topor
12H30

Synopsis

Paul a rendez-vous chez lui avec son ami d’enfance Pierre quand une certaine So, adjointe de Matt, arrive. Paul ne connaît ni So ni Matt, mais eux ont pris leurs renseignements : le comportement de Paul a retenu leur attention.

Matt est en train de travailler avec son équipe à développer un projet pour réformer la portée et l’endroit du politique dans le monde. Ce projet radical commence à sérieusement éveiller l’intérêt à différentes échelles. Matt pense qu’il y a dans le comportement de Paul quelque chose d’extrêmement intéressant par rapport au projet : il pourrait y jouer un rôle central.

Paul n’a à sa connaissance pas plus à voir avec la politique que n’importe qui, et n’est pas bien sûr de comprendre ce dont il s’agit. Il est quand même assez flatté de l’intérêt qu’on lui porte pour un projet mondial. Mais pour confirmer son engagement, il va lui falloir faire quelque chose, Matt voudrait notamment que Paul fasse une petite présentation de son comportement devant son équipe – ce qui n’est pas forcément une chose facile à faire.

Le texte est édité chez Théâtre Ouvert, coll. « Tapuscrit », 2017

Extrait du texte :

Matt. Ça vous intéresse la vie collective ?

Paul. La vie collective c’est très intéressant j’aime beaucoup. […]

Matt. Pour tout vous dire ces questions m’excitent immodérément c’est là-dessus que nous travaillons.

Paul. Vous travaillez sur ce qui vous excite.

Matt. Évidemment. Alors bien sûr la politique puisque c’est de cela qu’il s’agit la politique quand ce n’est pas juste un jeu par exemple comme saute-mouton c’est compliqué ça peut même ressembler à une branche de la magie parce que comment agir quand vos plus petites unités de travail sont des inclinations collectives des tendances générales ce qui prend forme au milieu des gens.

Paul. Eh oui c’est vrai.

Matt. Mais ce n’est pas pour autant que rien ne se fait. 
On vit un moment particulier vous ne trouvez pas.

Paul. Oui.

Matt. On a le sentiment d’être dans une voiture sans conducteur lancée à toute vitesse sur un terrain accidenté.

Paul. Oui. […]

Matt. De travailler et de vivre pour dominer des angoisses plutôt que pour susciter ce qu’on espère.

Paul. Oui.

Matt. Mais il faut viser ce qu’on pense être le bien et mordre dedans sans lâcher prise il faut être un roquet un roquet bien nerveux parce que c’est en vue du bien que l’on fait ce que l’on fait vous n’êtes pas d’accord.

Paul. Mais si je suis d’accord.

 



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