Synopsis
En la radio hay un pollito / Y el pollito Pio.
Lutte, danse ou cabaret... Deux sportifs mâles dans un ballet hilarant qui fait éclater tous les stéréotypes phallocrates. Le spectacle se joue à guichets fermés depuis dix ans en Argentine. Une irrésistible distorsion des schémas masculins.
Dans les vestiaires des hommes, ça sent la chaussette sale, la taule froide et les aisselles. Une idée de la virilité. Deux garçons sont là, fouillent dans leur casier, se toisent un peu, se jaugent beaucoup. Longs et fins, secs et musclés, ils s'examinent et se jugent. Deux coqs avant la bataille. Pas un mot, pas de musique. Des regards, une petite radio, et enfin la lutte. Une danse frénétique, un combat de chiens fous. Ils passent en revue toutes les modalités des relations humaines quand elles deviennent bestiales. Intense duo de mecs suintants, peaux humides et grimaces de clowns, Un Poyo Rojo raconte la peur, la séduction, la mise en garde, l'attaque, la mise à mal et à terre. Et le désir, les élans, les échanges de fluides.
Alfonso Barón et Luciano Rosso sont danseurs, acrobates, athlètes, performeurs. Un Poyo Rojo, ou littéralement « un coq rouge » de ceux qui combattent, se joue à guichets fermés depuis près de dix ans en Argentine et notamment dans un hangar aménagé de Buenos Aires devenu El teatro del Perro. Là, rien ne se fait sans une impérieuse nécessité d'exister. La mise en scène nerveuse d'Hermes Gaido laisse la place à des moments d'impro savoureux. À eux trois, ils font de Un Poyo Rojo un espace d'extrême liberté, d'une puissance déchaînée de drôleries physiques, irrésistible distorsion des schémas masculins. Dans des vestiaires de sportifs mâles, deux types se livrent à un ballet sadomaso hilarant, font éclater le vernis de tous les stéréotypes phallocrates. Pierre Notte