Et je suis tombée, voilà comment je suis tombée.
Seule en scène, une femme passe en revue les attaques, insultes et sous-entendus des hommes qui l’entourent. Son père, son compagnon, le buraliste ou le patron, le médecin ou le passant. Signes flagrants ou invisibles d’une société phallocrate, sexiste, qu’elle refuse d’affronter. Muriel Gaudin incarne cette femme qui se relève et s’oppose, raconte sans ménagement pourquoi ce monde d’hommes n’est plus respirable.
Un type passe, à vélo, la frôle, et lui met une main aux fesses, claque violente. Elle tombe, elle va se relever. Elle n’a pas de nom, elle va raconter son histoire. C’est une femme en prise avec tous les signes de la misogynie ordinaire. Elle passe en revue les attaques, insultes et sous-entendus des hommes qui l’entourent. Son père, son compagnon, le buraliste ou le patron, le médecin ou le passant. Signes flagrants ou invisibles d’un monde phallocrate, une société d’hommes qu’elle refuse d’affronter. Elle ne jouera plus le jeu de la guerre des sexes, ce serait cautionner la bataille. Elle oppose son silence, et ça les rend fous. Elle refuse pour autant de renoncer à ses désirs, aux plaisirs. Elle va chercher à comprendre comment ça marche, un homme.
Artiste associé du Rond-Point, Pierre Notte a ici signé et mis en scène, entre autres, C’est Noël tant pis, Sur les cendres en avant, La Nostalgie des blattes. Romancier, auteur de Quitter le rang des assassins (Gallimard), il compose, bien avant les affaires « Weinstein » et « Me Too », le portrait d’une femme qui résiste aux schémas sexistes et au conditionnement social. Comédienne virtuose, seule en scène, Muriel Gaudin prend la voix de tous les protagonistes. Débit rapide, geste précis, elle incarne cette femme qui se relève et s’oppose, raconte sans ménagement pourquoi ce monde d’hommes, tel qu’il va, n’est plus respirable. Pierre Notte
production scène et public, coréalisation Théâtre du Rond-Point