Synopsis
Comme ça, ils comprennent.
Un Juif et un Arabe : ils dansent, s’apprivoisent, ils commentent... Leurs mouvements et leur lutte, drôle de combat sensuel, illustrent les conflits fratricides. Avec une ironie fracassante, ils font tomber les murs entre les communautés.
Le danseur Hillel Kogan cherche l’espace, écrase le sol, prend appui. Mais le lieu semble s’opposer à lui, le danseur raconte : c’est un espace « qui résiste ». Peut-être est-ce le territoire de l’autre, de l’altérité ? Hillel Kogan est juif, professeur, chorégraphe, conférencier. Il convoque alors à ses côtés un Arabe pour étayer son propos. Cet espace est celui de l’Arabe. Drôle de malaise. Le premier demande au deuxième de lui dessiner sur le torse une étoile de David. Et le Juif dessine sur le front de son partenaire le croissant islamique. Regards furtifs vers le public : « Comme ça, ils comprennent. » Ils dansent. Leur lutte, drôle de combat sensuel, illustre les conflits fratricides. Mais le duo s’avère mordant, autrement révélateur. Hilarante métaphore à prouesses chorégraphiques d’une impossible coexistence pacifique entre les peuples et les religions. Et on en rit enfin.
Adi Boutrous, diplômé de l’académie de danse Maslool de Tel Aviv, est lauréat du premier prix de chorégraphie Shades in Dance. Quasiment muet, docile et souple, il se laisse malmener, manipuler par le chorégraphe. Mais c’est lui qui tient le couteau. Danseur et dramaturge, Hillel Kogan assiste Ohad Naharin depuis 2005. Il assurait jusqu’à l’an passé la direction des répétitions du Batsheva Ensemble. Il enseigne aujourd’hui en Israël et partout dans le monde la méthode Gaga. Il invente ici une expérience politique et virtuose, démonstration tordante de la persistance des préjugés et de la condescendance des oppresseurs les mieux intentionnés. Avec une ironie fracassante, We Love Arabs fait tomber les murs entre les communautés. Pierre Notte